CSE : À partir de combien de salariés est-il obligatoire ?

CSE : À partir de combien de salariés est-il obligatoire ?

Le Comité Social et Économique est l’instance incontournable du dialogue social dans les entreprises. Encore plus depuis les ordonnances Macron de 2017 qui centralisent les missions des délégués du personnel, du comité d’entreprise et du CHSCT. Pourtant, toutes les structures ne sont pas concernées par l’obligation de CSE. Mais alors qui est concerné ? À partir de combien de salariés le CSE doit-il être mis en place ? Tout dépend du seuil d’effectif atteint et de sa durée dans le temps. 

À partir de combien de salariés le CSE devient-il obligatoire ?

La création d’un Comité social et économique n’est pas automatique pour toutes les entreprises. Et même pour les structures concernées par l’obligation de mise en place d’un CSE, les missions varient selon les seuils.

Seuil d’effectif à 11 salariés : obligations de base

L’article L2311–2 du Code du travail fixe le premier seuil clé à 11 salariés. Concrètement, si votre entreprise emploie en moyenne au moins 11 personnes pendant 12 mois consécutifs, vous devez organiser des élections pour élire les membres du CSE. Avec moins de 50 salariés, le comité joue alors un rôle de relais. Il porte la parole des salariés, fait remonter leurs préoccupations et contribue à améliorer le dialogue social. Les missions sont limitées mais essentielles, car elles garantissent la représentation collective dès qu’un effectif significatif est atteint.

📌 Bon à savoir : il n’y a pas de CSE obligatoire dans les entreprises de moins de 11 salariés. Néanmoins, les employés peuvent toujours voter aux élections TPE. Organisées tous les 4 ans dans les régions, elles permettent de mesurer l’audience syndicale.

Seuil de 50 salariés : élargissement des missions

Le franchissement du seuil de 50 salariés marque un tournant pour les CSE. Dès que ce niveau est franchi, les missions du CSE s’élargissent. L’instance devient un partenaire stratégique. Elle est consultée sur la marche générale de l’entreprise, sur les questions économiques, la santé et la sécurité au travail.

Le CSE de plus de 50 salariés gère aussi des activités sociales et culturelles financées par un budget dédié. Cela implique des moyens supplémentaires à prévoir (budget de fonctionnement, heures de délégation, formation des élus), mais aussi un dialogue social plus structuré et constructif.

Cas particuliers

Certaines situations exigent une vigilance accrue : 

  • Dans les entreprises multi-sites, le calcul des effectifs se fait au niveau global, ce qui peut entraîner la création d’un CSE central en plus des CSE d’établissement. 
  • Dans les groupes de sociétés, l’organisation doit être adaptée pour garantir une représentation cohérente à chaque niveau.
  • Dans la fonction publique, les comités d’entreprises obéissent à des règles particulières, même si la logique de seuil reste comparable.

Comment se calcule l’effectif d’une entreprise ?

Savoir à partir de combien de salariés le CSE devient obligatoire suppose de bien maîtriser la manière dont l’effectif est calculé. Car une erreur dans le décompte peut vous amener à ignorer vos obligations ou, au contraire, à anticiper à tort la mise en place du CSE. 

Alors comment calculer le seuil obligatoire pour le Comité Social et Économique ? Le principe repose sur une moyenne sur 12 mois consécutifs. Cette règle évite que des variations ponctuelles de personnel ne faussent le seuil. Ainsi, si vous franchissez le cap des 11 ou 50 salariés sur une année pleine, le déclenchement des obligations devient effectif.

Mais attention, car tous les salariés ne sont pas comptabilisés de la même manière. 

  • Les titulaires d’un CDI à temps plein sont intégrés intégralement dans le calcul. 
  • Les salariés à temps partiel le sont au prorata de leur temps de travail. 
  • Les CDD et les intérimaires sont pris en compte, sauf s’ils remplacent un salarié absent. 
  • Les apprentis, les contrats de professionnalisation et les stagiaires sont en principe exclus. 

Que risque l’employeur en cas de non-mise en place du CSE ?

Ignorer l’obligation de mettre en place un Comité Social et Économique n’est pas sans conséquence. Au-delà d’un simple manquement administratif, il s’agit d’une faute qui peut exposer l’employeur à des sanctions juridiques et à des tensions sociales durables.

Sur le plan légal, la non-mise en place du CSE peut être qualifiée de délit d’entrave. Cela signifie que vous empêchez vos salariés d’exercer leur droit à une représentation collective. Ce délit peut donner lieu à des amendes pouvant aller jusqu’à 7 500 € pour une personne physique (et davantage pour une personne morale), ainsi qu’à des poursuites devant le tribunal correctionnel. 

Au-delà des sanctions financières, le risque est aussi prud’homal. Si un salarié saisit le conseil de prud’hommes pour contester l’absence de CSE, l’entreprise peut se voir contrainte de régulariser la situation rapidement, sous peine de dommages et intérêts. 

Cette absence bloque également le dialogue social et peut nuire à la qualité de vie au travail (QVT). Sans instance représentative, les préoccupations des salariés n’ont pas de canal officiel pour être discutées, ce qui favorise la défiance et les conflits internes.

Enfin, ne pas mettre en place un CSE prive aussi les salariés des avantages sociaux et culturels que cette instance peut proposer. Cela peut sembler secondaire, mais en réalité, ces avantages constituent un levier fort de motivation et de fidélisation. Pour une entreprise, cela signifie perdre un outil précieux de cohésion et d’engagement.

Comment mettre en place un CSE ?

La mise en place d’un Comité social et économique est souvent perçue comme une contrainte complexe au premier abord.

Mais le Code du travail encadre le processus afin de simplifier vos démarches. Voici les principales étapes : 

1 - L’information des salariés : vous devez leur annoncer l’organisation d’élections professionnelles, car ce sont eux qui élisent leurs représentants. Cette étape marque le point de départ d’un dialogue social transparent et constructif.

2 - Les élections : l’employeur doit négocier un protocole d’accord préélectoral avec les organisations syndicales représentatives, qui fixe les modalités du scrutin et la répartition des sièges. À défaut d’accord, c’est la loi qui s’applique. Le scrutin se déroule en principe en deux tours, le premier étant réservé aux listes syndicales.

3 - La première réunion du CSE : une fois élus, les représentants s’installent officiellement lors de cette première réunion. C’est là que s’organise le fonctionnement de l’instance : formation des élus, mise à disposition des moyens matériels et humains. C’est aussi le moment où se met en place la dynamique de travail entre employeur et représentants.

4 - La gestion du CSE : les choses sérieuses commencent. Il s’agit d’organiser un calendrier de réunions régulières, de suivre les consultations obligatoires et de tenir à jour les registres et procès-verbaux. Les élus doivent aussi gérer les budgets alloués, arbitrer sur l’utilisation des subventions et veiller au respect des délais légaux de consultation. 

Autant de tâches qui exigent rigueur et méthode.

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A propos de l'auteur

Eddy F

Responsable Marketing pour HappyPal, je me suis donné la mission d’aider les élus CSE à booster le pouvoir d'achat des salariés. Hors travail, je suis un mordu de lecture et de musique électronique.